Batman Begins
Une fois n'est pas coutûme, mes impressions sur un film, plutôt que sur un concert. Je pourrai même ouvrir une catégorie là dessus, pourquoi pas. Faut voir si je prends du plaisir à écrire ce compte rendu, dont je ne sais d'avance s'il sera bon ou pas. Mais biaisé, il le sera forcément.
Mardi soir, je fus invité, haute personnalité que je suis (enfin bref...), à une séance du film Batman Begins.
Bien avant l'apparition au ciné de l'homme arraignée, il y avait déjà eu l'homme chauve-souris, et encore avant il y avait l'homme qui valait 3 milliard, et également l'homme qui passait son temps à murmurer à l'oreille des chevaux mais qui n'entendaient rien parce qu'il ne parlait pas assez fort (les poils ça fait barrage). L'homme chauve-souris, lui, espérait trouver sa place au sein d'un monde rempli d'hommes exceptionnels. Comme tout homme, il est né bébé, puis il est devenu petit garçon - on n'arrête pas le progrès. Un beau jour, il est tombé dans un puit situé dans l'immense jardin du château de ses parents (RMIstes, probablement) et les chauves souris, surprisent dans leur sommeil, se sont affolées. Et il a fait un traumatisme (un peu comme pour le ver de terre). C'est pourquoi il commence à voir ces bestioles un peu partout, même au théâtre, où il demande à ses parents de quitter la salle (il connait le prix des billets, ce petit con ?), et ses parents se font buter à la sortie par un voyou sanguinaire désespéré. L'accroche est posée, le petit n'aura de cesse d'essayer de vivre son idéal de vengeance et de justice, parce que ses parents ne méritaient pas de mourir et que c'est de sa faute s'ils sont morts. Un choc pareil, ça laisse des traces.
Tourner un film l'origine du mythe que
l'on connait est un bonne idée, à la base. Sauf que la série Batman est
avant tout un film d'action, et les scènes de combat, filmées à 50
images/secondes, n'ont pas d'interêt visuel, tout est trop rapide.
Malgré ça, le film se traîne en
longueur (durée totale:
2h 19min). L'atout majeur du film est le casting, avec Michael Craine
en serviteur du château, qui est admirable, de même que Liam Neeson et
Morgan Freeman, qui à eux seuls valent le déplacement pour n'importe
quel film. Christian Bale qui joue le rôle de Bruce Wayne y est
également crédible, sauf quand il porte le masque. Je trouve que les
gros plans sur le visage de Batman, où l'on ne voit plus que sa bouche
et ses yeux, sont affreux. Katie
Holmes, dans le rôle de la procureur semble absente, alors qu'elle est
sensée être une des rares résistantes encore en activité à Gotham City,
la ville corrompue par excellence. Dommage.
De
même l'humour, digne de Vin Diesel (c'est à dire pas drole, ça se
saurait si Vin Diesel était comique) est répétitif, prévisible, et tout
simplement inutile ("vous avez lu le mémo?"). Pire, je trouve qu'il
insiste sur les vides du
film. Un fait qui illustre ce vide dans le scenario: il n'y a pas un
méchant, mais deux. Au moins, ça remplit de la pellicule. Que dire de
la soudaine voix ultra grave de Batman quand il endosse son
costume pour parler aux méchants. D'un ridicule! Alors on nous explique
comment le costume a été créé, pièce par pièce, et on oublie le
modulateur de voix! L'effet est raté, une fois de plus.
A
la faveur du film je note la bande originale signée par le compositeur
Hans Zimmer (Gladiator, Le Roi Lion), ainsi que le clin d'oeil au Joker
à la fin du film.
Un "Batman Begins 2" serait en préparation. Je n'ai pas vérifié l'info, mais à la fin du film, on parle bien du Joker, donc l'on s'attend à suivre l'épisode qui existe déjà. En fait pour moi, la boucle est bouclée, je ne vois pas d'espace-temps entre la fin de Batman Begins et le premier opus de la saga Batman, réalisé par Tim Burton. A moins que ma mémoire ne me joue des tours, ou que les scénaristes ont bel et bien occulté la cohérence au profit de la rentabilité.
[photo: allociné]