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susie ain't your friend
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susie ain't your friend
12 octobre 2005

Eels, Grand Mix - Tourcoing, le 11 octobre 2005

eelswithstrings

Eels, c'est d'abord la voix rocailleuse du chanteur, "E." (le diminutif extrême de Mark Oliver Everett). Une voix probablement cassée par le tabac, le cigare en l'occurence, digne des vieux chanteurs réclamant leurs pichets de rouge dès 8h du matin. Or E. n'est pas si vieux que ça, il a 42 ans.
La scène est couverte d'un rideau blanc, et quand les lumières s'éteignent, celui-ci ne tombe pas, car un mini film d'animation est projeté pendant 15 à 20 minutes. Après la bonne suprise du départ, le public se désinteresse rapidement de l'histoire du crocodile et de la petite souris qui se sont fait voler leurs billets dans le train par une vieille lady, et qui sont contraints à sortir à l'arrêt suivant, sur ordre du contrôleur. Détail qui a son importance: le dessin animé est diffusé en russe, sous titré anglais. Cela n'étonne donc personne que le personnage principal s'appelle Chaburaska. Chaburaska et son compagnon, après avoir marché le long de la voie de chemin de fer, tombent dans des pièges posés par des campeurs. Puis ils croisent une famille se baignant dans une rivière polluée par une usine. Le crocodile demande l'arrêt de cette pollution au directeur de l'usine, chose qu'il n'execute pas, on pouvait s'en douter. Il y a aussi le quiproquo sur la boite qui contient du TNT, ou des gateaux (parce qu'il y a deux boites en fin de compte!). Tout cela est si passionnant que j'irai directement à la fin de l'histoire, à savoir que la vieille dame rend les billets aux deux gentils animaux, et le crocodile lui en rend un, car la souris est petite et qu'il ne veut pas laisser la lady sans ticket (une explication comme une autre). Les lumières se rallument. Une bien belle entrée en matière.
Quelques minutes plus tard, le noir retombe, le rideau reste en place, et on assiste à une deuxième projection, sous les sifflets du public. Heureusement, il s'agit d'un film promotionnel sur Eels, période rock, avec des extraits d'interview déjantées (E. fait une interview en prenant son petit déjeuner, on lui demande son avis sur tel ou tel groupe, et il recrache le morceau en signe de réponse) et divers extraits de concerts. Puis un spot sur la sortie de l'album "Beautiful Freak" de 1996, sponsorisé par Fun Radio - l'époque où ils passaient du rock, avant le pathétique "Goove & Fun". D'ailleurs Fun Radio s'est fait siffler, c'est bien fait. A la fin du film, une autre pause, alors que les lumières se sont rallumées. Ca devient franchement long.
eels11oct05La troisième fois où l'on est plongés dans le noir est la bonne, et quand le rideau tombe enfin, les musiciens sont déjà présents: quatres filles jouant du violon ou du violoncelle, un guitariste également batteur et joueur de scie musicale, et un pianiste-contrebassiste. Arrive enfin E., en costume, chapeau et lunettes noires, avec une canne. Sa barbe est épaisse, tant est si bien qu'avec le chapeau et ses lunettes, on peut difficilement distinguer les expressions de son visage, même en étant contre les barrières. C'est un concert quasi accoustic, et E. ne manque pas d'humour. Il demande aux musiciens de sortir de scène, afin d'être seul pendant "2 minutes et 13 secondes" avec le public, avec pour seul instrument une guitare de petite taille. Il nous demande si l'on veut du rock. Le public crie pour approuver, mais avec une simple guitare, ça risque d'être plutôt difficile. Et E. s'empresse de nous tourner en ridicule: "come on, ladies and gentlemen, come on...". A la fin de la chanson suivante, il en rajoute encore une couche: "Woo, so much rock!". De même, quand quelqu'un crie du fond de la salle, il l'imite en tirant la langue et fait mine d'appeler la sécurité, ce qui rend tout le monde hilare. Il remarque que le groupe a déja joué plusieurs fois dans cette zone (Bruxelles, Paris), et nous confie que quand il demande à jouer ici, on lui refuse. "I insisted this time !". Et il a bien fait d'insister, le concert est complet.
J'ai assisté au concert avec le désavantage de ne pas avoir écouté le dernier album Blinking Lights And Other Revelations, ce qui m'empêche, de fait, d'apprécier toutes les chansons à leur juste valeur. Les chansons que je connais sont magnifiquement interprétées, quoique aux moments où dans la version album il chante d'une voix douce et aigüe, en live il chante plus fort pour atteindre ces notes. Je chipotte peut être, mais ça m'a perturbé sur le moment, notamment sur "Jeannie's Diary". Puis vient le moment du n'importe quoi: tous les musiciens émettent des sons, sans aucune harmonie, tandis qu'une violoncelliste s'empare d'un vibromasseur sorti de nulle part, le met en marche et l'approche du micro (ça fait "bzzzz" puis ça sature). Au bout d'un moment les premiers sifflets se font entendre, et dès cet instant "Novocaine For The Soul" démarre. E. et sa bande voulaient peut-être tester notre patience. Le calme des chansons finit par nous bercer, et "I Like Birds" tombe à pic pour nous remuer. Tout de suite après vient "It's A Motherfucker" qui est pour moi le meilleur moment du concert. Des paroles déprimantes (un homme qui vient de se faire larguer par sa copine), le piano, les violons en toile de fond, cette chanson sera finalement la seule qui m'aura procuré des frissons.
Ce que je regrette le plus doit être le choix des chansons. Comment expliquer le fait de jouer "Packing Blankets" et pas "Your Lucky Day In Hell" ? Et de préférer "I like Birds" à "Love Of The Loveless" ?
A la fin du concert, les roadies ont aussi contribué à la déception, en chiffonant les playlists et en les jetant en coulisse, tandis que les médiators étaient soigneusement rangés, et non distribués aux premiers rangs, comme l'impose la coutume. Le public ne voulant toujours pas partir après les 3 rappels et le retour des lumières, un roady prit le micro et nous a très gentiment avisé que "The Eels have left the building". Voyant après quelques minutes que personne ne bougeait, ils ont finalement demandé à la sécurité de faire reculer les gens vers le fond de la salle.
Rideau.

eels

Un avant-goût: Eels - Jeannie's Diary (bouton droit, enregistrer la cible sous...)

[photos: susie - site officiel: eelstheband.com]

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Commentaires
S
J'en ai oublié le monsieur qui a surement dû moins voir, car il avait juste devant lui un grand (pcq E. se trouvait à notre droite)!<br /> <br /> qui fait le malin !<br /> <br /> Pour la petite histoire, le magnifique dessin animé projeté en première partie est différent chaque soir, dixit le monsieur. J'attends avec impatience la sortie en dvd. Hum. Une histoire écrite par E. d'ailleurs, si j'ai bien lu les crédits à la fin. Comme quoi ça ne prouve en rien de la qualité.
L
je remercie le monsieur qui m'a laissé sa place au 1er rang.<br /> j'ai bien aimé meme si je ne connaissais pas la plupart des chansons ce qui est certainement un désavantage !<br /> déçue de ne pas avoir entendue selective memory par contre<br /> vaaalllaaa moi+<br /> (tu m'enerves a bien écrire pff ça me complexe maintenant...lol)
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